Qu'entend-on par musique nationale en Amérique Latine ? La cumbia jouée à la pampa, à San Javier, le tango dans les rues de Santa Fe, le Vallenato qui résonne dans Bogotá, dans tous ces cas de figure, parlerait-on de musique nationale ? Définir celle-ci parait être encore plus dur que définir une Nation. Elle est parfois instrumentalisée par l’Etat afin de créer un sentiment d’appartenance nationale et parfois même réappropriée par les individus - devenant ainsi une dimension culturelle de la nation. En toutes circonstances, que l’Etat s’en serve comme emblème national, ou bien qu’elle soit née des entrailles de la nation, la musique nationale reste soit le support d’un message particulier, soit un support qui peut être livré à toute interprétation. Or la musique nationale est celle qui parle (pour ne pas dire qui chante) aux individus au sein d'un pays, d’où son important rôle politique. Cette recherche a pour but d’éclairer ce qui se dit dans ces dialogues entre Etat, Musique et Nation. Les individus se rapproprient-ils facilement de la musique bénie par l’Etat ? D'ailleurs, jusqu'à quelle mesure la musique nationale reflète-t-elle la nation ?
La nation reste un concept très variable sans définition très consensuelle, ainsi cette recherche ne prétend pas prôner une vérité absolue, mais à peine esquisser l’intérêt d’une étude sur l'instrumentalisation de la musique, dans le sens où celle-ci représente une relation entre acteurs politiques. De plus, à l’heure de la mondialisation, à l’heure du Vallenato électronique, il convient également de repenser l'avenir de la musique traditionnelle. Afin de traiter plus en profondeur le sujet, deux cas seront étudiés : la Colombie et l'Argentine. Le premier préserve des régions très hétérogènes et musicalement tout aussi distinctes, le deuxième un bon exemple de l’influence que peut avoir l’immigration dans la tradition musicale.
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